Fashion, Lingerie, Boudoir & Nude photography

PHOTO THERAQUOI ??

PHOTO THERAQUOI ??

S’il y a un domaine qui a pris et continue de prendre de l’ampleur aujourd’hui en photographie, c’est la photo thérapie. Comme souvent en photo, on y retrouve de tout et du n’importe quoi, et pour être franc, beaucoup, beaucoup de n’importe quoi.

Une représentation

Une photo est une représentation d’un modèle, d’une scène, d’une réalité… mais une représentation parmi tant d’autres représentations possibles. Ce n’est nullement la représentation “vrai” du réel mais uniquement le point de vue du photographe, d’un photographe. Eclairage, cadrage, angle de prise de vue, moment du déclenchement, profondeur de champs, réglage de l’appareil… autant de paramètre qui créeront une réalité parallèle, différente d’un photographe à un autre et donc de la réalité. Et cela sans compter le développement de la prise de vue pour la transformer en photo qui là encore sera la résultante de choix, plus ou moins prononcés, du photographe (ou de son appareil photo) qui transformeront la réalité. Et ce n’est pas fini, car, sauf si la photo est tirée sur papier (et encore car chaque papier est différent et offre un rendu différent), cela va dépendre de votre écran d’ordinateur, de smartphone, de tablette, chacun ayant c’est propre caractéristique de lumière, de rendu des couleurs, de contraste… Au final, ce que vous allez aimer (ou pas) ce n’est pas votre corps, celui que vous croyez voir, inversé, dans le miroir, mais une photo, une représentation de vous, une parmi plein d’autre, celle du photographe qui a pris la photo. Une réalité qui a existait le temps de la prise de vue, c’est à dire un millième de seconde et qui n’existera plus. Triste réalité en somme et, qui plus est, une réalité très fallacieuse car une photo reste une représentation 2D d’un corps en 3D, donc bien loin de la réalité. Et ne venait surtout pas me parler de la fameuse photo brute qui réglerait tous les problèmes, mise en avant par de nombreux photographes proposant ce genre de séance, car là, la réalité devient un mythe.

Hypocrisie

Il y a donc dans tout cela un brin d’hypocrisie, voire pire, un brin d’escroquerie. Est-ce que la photo peut vous amener à aimer votre corps ? honnêtement j’en doute car le corps présent sur la photo n’est nullement votre corps mais une représentation subjective de celui-ci à un instant T que vous ne retrouverez pas forcément sur d’autres photos et encore moins dans le reflet de votre miroir tous les matins. Désolé, c’est comme ça et il va donc falloir faire avec. Est-ce que la photo peut vous réconcilier avec votre corps ? Oui sans doute, en vous montrant que celui-ci, si tant est qu’on le regarde différemment peut être joli et agréable à regarder. Mais à ce niveau-là, on est plus dans du doux narcissisme très agréable que dans de la véritable thérapie qui se retournera un jour contre vous. Mais rassurez-vous le narcissisme n’est nullement un défaut, enfin à petite dose et si tant est que l’on ait conscience de cet instant. Quant à ceux qui vous vendent ça avec du photoshopage à outrance… là c’est juste risible et pour le coup, une vraie escroquerie.

Porter le bon regard

Pour finir, une petite anecdote. Un jour un modèle m’a dit : pourquoi je suis belle sur la photo alors que dans le miroir je suis moche. Parce que ce ne sont que des photos, des partis-pris, des choix subjectifs… pas le reflet d’une réalité, que l’on peut difficilement apercevoir, tout juste entre-apercevoir. Car même le miroir n’est nullement la réalité, celle-ci étant déjà inversée par rapport au réalité vraie. Mais cela ne veut pas pour autant dire que vous êtes moche. Juste que vous ne portez pas forcément le bon regard sur vous, que vous ne prenez pas le bon angle de vue. Et surtout, que vous avez oublié une chose essentielle. La beauté n’est que subjective et ne fait nullement une personne et au final, la seule réalité tangible, c’est celle que vous renvoyez aux autres.

Le narcissisme désigne l’amour de soi en référence au mythe grec de Narcisse tombé amoureux de sa propre image. En psychanalyse, le concept est élaboré dans les années 1910 par Sigmund Freud en tant qu’étape du développement de la libido au cours de la formation du moi conçu comme objet d’amour. Le terme peut aussi bien désigner l’estime de soi qui s’équilibre dans celle d’autrui, qu’une confiance en soi excessive, confinant à l’égocentrisme, c’est-à-dire non compensée par une considération d’autrui désintéressée.